
Suroba craint que cette tenue ne soit aujourd'hui de nouveau menacée par la loi “anti-pornographie” récemment adoptée par le parlement à Djakarta, à 3.500 km du c½ur de la Papouasie. Ce texte, controversé et soutenu par les musulmans conservateurs, criminalise les ½uvres et les “mouvements” considérés comme obscènes et pouvant violer la moralité publique .
Pour Lemok Mabel, membre du conseil coutumier de la vallée de Baliem : Cette loi est contraire aux valeurs culturelles des peuples indigènes. Le risque de conflit existe si la police débarque et commence à arrêter des gens pour les forcer à ne plus porter le koteka, prévient l'un de ses collègues.
Si la plupart des enfants et des jeunes adultes ont adopté tee-shirt et pantalon comme tenue quotidienne, les hautes terres de Papouasie restent une place forte du sentiment anti-indonésien, où est contestée la souveraineté de Djakarta gagnée en 1967. La tension y monte parfois entre les indigènes et les milliers de soldats stationnés dans la province.
Pour le moment, la police reste prudente quant à l'application de la loi anti-pornographie. Son chef, dans la région, estime probable qu'elle ne sera pas appliquée avec sévérité.
La Papouasie occidentale ne sera pas la première région concernée par la loi, prévoit Eva Sundari, députée du Parti démocratique de lutte, qui a mené l'opposition au projet de loi à Djakarta. Car ce territoire excentré compte davantage de chrétiens et d'animistes que de musulmans, qui représentent près de 90% de la population indonésienne.
Le véritable objectif de la loi est d'être utilisée par les groupes qui défendent l'application de la charia, la loi coranique, dans les régions les plus musulmanes comme les îles de Java et de Sumatra, affirme Mme Sundari.
Source : le blog d'eloi valat sur liberation.fr”
commentaire de guirlande-de-lumière : "C'est fou ça, quand on réussi à émanciper un petit coin du monde, il faut que de l'autre côté des tribunaux se mettent à parler de "moralité publique". A croire qu'on n'en viendra jamais à bout. Pourtant, il serait urgent de protéger les rescapés du génocide culturel des Européens - d'autant plus maintenant que notre propre culture/mode de vie, qui a si bien su s'imposer par la force dans le monde entier ou en tout cas beaucoup du monde, a aujourd'hui (enfin) de sérieuses raisons de se remettre en question. Alors si on fait disparaitre toutes les autres solution pour vivre ensemble testées et adaptées depuis des millénaires par d'autres que nous, je me demande bien où on va.
Cela dit, j'aimerais bien comprendre comment l'homme de la photo s'est débrouillé pour se relever sans perdre des morceaux de sa tenue traditionnelle. Il était en train de s'habiller (ou devrais-je plutôt dire se "parer", puisqu'il n'est pas très couvert), ou quoi ?"
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